
Concha et Raquel sont ma famille dans mon petit coin de Catalogne. Et pourtant aucun liens de sang nous unis. Et pourtant, elles ne sont pas non plus catalanes, l’une de Cordoba, l’autre de Salamanca. Je les vois depuis que j’ai 5 ans et chez elles, tu y vas comme tu es, comme dirait Kurt C. (spéciale cacedédi aux guitaristes qui me suivent : Tom Rone, check leur youtube lecteur!)
Déviation faite par youtube, je sais que tu te demandes sûrement comment ce lieu est devenu notre maison…De notre terrasse, je le voyais petite, des lumières en néon vert qui me faisait fantasmer…Et surtout je voyais tous les amis de mon frère, se préparer avec leur plus belles tenues années 80 : jeans déchirés, chemises déboutonnées, grosses boucles d’oreilles en perles colorées…je n’avais qu’une hâte, c’était de découvrir cet endroit qui semblait si cool. Et un soir, mes parents m’ont laissé à mon frère pour faire une virée Flamenco. Et je suis rentrée au Beachhouse avec tous le groupe de grands, dans les bras de mon frère. Je me suis sentie la reine du monde. Et j’ai eu droit à mon premier Fanta Lemon. Là, j’avais carrément conquis le monde, j’étais un peu la reine des dragons au début de la saison 8 : rien ne pouvait m’arrêter. Et le Fanta Lemon, tiens-toi bien, ça n’existait ni en Italie, ni en France. Je crois que je m’en suis vantée pendant des mois.
Et puis j’ai grandi, et j’ai aussi eu mes amis (si, si, je t’assure) que j’ai initié au Beachhouse, et c’est simple : si tu n’aimes pas le lieu, bah, tu ne m’aimes pas non plus. Pas de demi-mesures avec Ninotchka, mais le Beachhouse ce n’est pas qu’un restaurant. Le Beachhouse est la maison des soirées d’été pleines de sourires, le refuge des soirées pluvieuses, mon antre de lendemains difficiles.
Bon, revenons quand même à ce qui t’intéresse, c’est à dire la bouffe…Revenons alors à Concha, qui m’a fait découvrir la cuisine andalouse, l’esprit andalous, avant même que j’aille en Andalousie. Et ça, c’est du pouvoir. La découverte a eu lieu un soir de mai, où elle nous a accueilli, mes 3 copines et moi, après 10 heures d’une route interminable de bouchons…Et pour nous réconforter, elle avait improvisé un « petit quelque chose », hors de sa carte habituelle. Et là, ce soir précisément, je crois que Ninotchka « celle qui veut raconter des histoires de cuisine est née » : Tortillas de courgettes maison, artichauts à la plancha, sucrines à l’ail …un dîner qui nous a immédiatement fait oublier la route sous la chaleur qu’on venait de faire…Et à partir de ce dîner improvisé, c’était trop tard, le diablotin culinaire qui est en moi à été libéré et je n’ai plus jamais lâché Concha et tout son entourage.
Ben oui, je venais de faire la plus belle des découvertes : Concha cuisinait et cuisinait sa terre, son Andalousie, dont elle avait des tonnes de choses à raconter, sur elle, sa famille, sa cuisine, son resto…Resto qu’elle a repris, il y a quelques années, à des propriétaires allemands et dont elle a gardé la carte, au demeurant très bonne, mais pas tout à fait andalouse. Et avant ce soir là, j’ignorais aussi qu’elle maîtrisait la danses des casseroles, parce que je savais qu’en cuisine c’était ses sœurs qui menaient les coups de feu. Oui, oui ses soeurs. Et son neveu au bar, et sa copine au service. Parce que le Beachhouse c’est ça : une famille où on se serre les coudes, on se supporte, où on travaille ensemble. Et je crois que c’est pour ça que notre amour pour Concha a été immédiat avec mon frère : dans ce restaurant tu retrouves le partage, la solidarité commune à toutes les personnes qui un jour ont du quitter leur racines. Et aussi un côté un peu rock et un peu nomade qui nous rassemblent.
Concha a quitté Cordoba en bus pirate. Oui,oui, tu as bien lu, en bus pirate. Si ce n’est pas un peu rock ça, je ne m’y connais pas. Saches, que le bus pirate a eu son petit succès a une époque sans portables, whatsapp ou autre messenger. Il te permettait de quitter ton village du Sud et aller vers le Nord…Il suffisait que le chauffeur annonce son arrivée par téléphone à la première épicerie de village et hop, il récupérait tous les saisonniers…Oui, c’est certain, c’était un peu hasardeux comme organisation. Efficace pour partir, mais peut-être pas le plus rapide : Concha en partant à 6h de chez elle, à 12h, elle avait exactement parcouru…10 km !
De l’arrivée de Concha en bus pirata, à la gestion d’un restaurant familial par des femmes, aux groupes de copains qui se succèdent tous les étés depuis leur adolescence, aux nouvelles générations qui réclament les spaghetti de Concha comme étant les meilleurs du monde, au défilé de barmen et barmaids qui ont crée les histoires de cœur dont ont raffole l’été,…Oui, tu l’as compris, tous les ingrédients sont réunis pour faire enfin l’Almodovar qui gagnera une statuette à Cannes. Pedro, marcame por fa !
Concha et ses soeurs, m’ont livré trois recettes que tu vas retrouver cet été : on va commencer par « los cogollos de lechuga con ajo« (de la salade,a rrosée d’ail….miam), puis on va danser avec le Sarandonga et on terminera l’été avec le salmorejo…Si après tout ça, tu n’as pas envie d’apprendre quelques mots d’espagnol en plus que « una cerveza por favor », alors je ne peux plus rien pour toi mon cher lecteur ! Et comme me dirait mon amie Raquel, « que mal vives mi Fani », alors toi aussi, « vis mal » et profite de cette petite parenthèse andalouse dans ta cuisine et essaie !
2 commentaires sur « Stor(i)etta de ma découverte da la cuisine andalouse avec Concha »