
Je tiens tout d’abord à m’excuser : le démarrage de cet article n’est pas du tout inclusif ni gastronomique. Et je sais cher lecteur, que je t’ai toujours habitué à des articles engagés politiquement, anti-sexistes, militants…Mais là, je préfère te prévenir : si tu n’es pas né dans les années 80, si tu n’es pas un peu girly dans l’âme, je ne suis pas certaine que tu puisses tout comprendre. Je ne t’en veux pas donc si tu passes directement au paragraphe 3.
Ce qui nous intéresse aujourd’hui au-delà de la recette ? Les groupes d’amies. Ben oui, dans tout groupe d’amies, chacune a sa spécificité…Nous aussi, avec amies d’enfance, on y échappe pas : « elle, elle est un peu Monica », « toi tu es Amanda mais des fois Miranda aussi », « toi t’es clairement Bree », « sur cette histoire tu as un peu fait ta Brenda »… Quoi ? On a regardé trop de séries ? Non pas que, on sait aussi avoir des opinions tranchées et engagées par exemple, « sommes-nous pour ou contre le retour du cropped top » ou encore « la ballerine, c’est vraiment pas sexy ? ».
Et même si des fois notre amitié est sur une planche savoneuse, notamment en raison du débat sur les ballerines…On a heureusement des pilliers qui nous maintiennent unies : les apéros dinatoires, les verres de rosé avec des petits glaçons à la framboise, Britney Spears / Cranberries / Spice Girls / Oasis – à différents moments de la soirée et pas forcément dans cet ordre, le Jet27…Et aussi : être guillerettes à 20h05 – danser à 20h15-refaire le monde à 20h45 – être rincées à 21h15, ne pas dire à la copine qui habite loin que le Jet27 oui, mais coupé avec du Perrier, se faire insulter par Liam Gallager…Et on aime aussi : la junk télé le lendemain de cuite, la junk food toujours le même lendemain, la tisane détox qui donne bonne conscience et le port obligatoire des lunettes de vue le dimanche….
C’est certain que dit comme ça, tu n’as pas l’impression que derrière chacune d’entre nous se cache des supers nanas, des cuisinières attentionnées, avec une histoire à raconter et à transmettre…Ben oui, parce qu’évidemment mes copines, ne sont pas que des méga bonnasses – et je ne te parle pas que de leur physique – elles sont aussi intéressantes, pétillantes et pleines de ressources…Et vu que ce sont mes copines…elles n’ont évidemment pas pu refuser de passer à la casserole pour mon blog – jeu de mots risqué, je sais… Cette série culinaire des amies d’enfance a déjà un peu commencé avec la recette de la vinaigrette du pépé de Sarah (ici)…Et Ninotchka continue aujourd’hui avec le tajine d’Anissa et se poursuivra dans les semaines à venir avec…Non, je ne dirai rien et laisse le suspense est à son comble.
Anissa donc. Je ne vais pas te mentir, je ne suis pas comme ça et tu le sais. Rien ne présageait Anissa à devenir l’excellente cuisinière qu’elle est aujourd’hui…Surtout pas son premier oeuf cassé à 18 ans. Ni sa première dinde à la crème fade accompagnée de lit de riz trop cuit. Ni la tonne de trucs d’apéros dinatoires dont on s’est nourries grâce à Monop, à une époque où on pensait pouvoir faire carrière comme groupies de DJ ou comme testeuses officielles de soirées homo quand tu es hétéro. Et pourtant…pourtant si je t’en parle avec autant de détachement aujourd’hui… C’est que Queen A…a largement relevé le défi de la cuisine ! Elle est désormais, l’une des deux référente food de notre groupe…Et saches que l’autre, ce n’est absolument pas moi ! M. si tu me lis…
C’est elle par exemple qui décide de faire Thanksgiving pour tester toutes les vraies recettes américaines de cette fête. Mais on ne teste pas à 5 hein…Non, trop easy peasy, on les teste à 18, histoire de vivre dangereusement. Évidemment une réussite et du coup, on refait chaque année. C’est le genre de copine qui fait ses confitures maison et te les donnes avec une jolie étiquette dessus. Et ça, elle le fait aussi avec la compote…Class. C’est la copine qui m’a fait goûter mon premier tajine….C’est d’ailleurs assez cocasse, que d’elle-même elle m’ait proposé de cuisiner ce plat…Car le goût de mon premier tajine aux citrons confits, jamais je ne l’ai oublié : depuis je n’ai jamais osé préparer les recettes qui commencent par « taj »…
Tu l’as compris Anissa, aime et sait recevoir…Et parmi toutes les choses qui nous rassemblent, on partage aussi le fait d’avoir (bien) grandi entre deux cultures, avec deux nationalités. Elle a aussi a grandi avec l’histoire de parents avec des cultures différentes, une maman française et un papa marocain, qui se rencontrent pendant leurs études à Dijon mais partent vivre au Maroc. Ses souvenirs sont pleins de saveurs qu sentent bon le Sud, sont plein d’images de tantes qui cuisinent et d’anecdotes d’enfance qu’elle partage toujours avec humour et sincérité. Anissa fait une cuisine qui lui ressemble, curieuse et variée, dans laquelle tu retrouves tout le Maroc de son enfance, mais aussi la Bourgogne de ses-parents maternels et tout autre plat qu’elle a eu envie de tester…
Je crois que sans le savoir, elle a su débrider ma cuisine, en m’autorisant, par ses essais, à tester moi aussi de nouvelles choses, de nouvelles saveurs….Et elle a aussi contribué à débrider mon écriture, en écrivant un blog, il y a quelques années, avant que le mot « blogueuse » devienne tant…beurk. Des billets d’humeur que nous retrouverions avec (grand) plaisir d’ailleurs…n’est-ce pas ?
Alors quand Anissa, m’a proposé alors de partir en voyage culinaire dans la Mohamedia de son enfance…Je n’ai pas hésité, même si j’ai bien peur, comme je te l’explique ici. Elle a cuisiné avec moi le plat de sa nounou marocaine Akima, avec qui elle a grandi de ses 2 ans jusqu’à ses 9 ans. C’est d’ailleurs avec Akima qu’elle a appris ses premiers gestes de cuisine, qu’elle reproduit aujourd’hui.
Anissa m’a fait découvrir un autre type de tajine, plus simple de ceux que nous avons l’habitude de manger et étonnant de saveurs et de convivialité. Un plat marocain, cuisiné avec la contribution des rires des jolies petites têtes, dans une cuisine ensoleillée de la Loire, avec un papaphotographe à disposition….Ça donne envie d’essayer le tajine de kefta aux oeufs, non ?